DES BLAIREAUX AUX SALAUDS

Christian Bouchet   -   Voxnr.com

 

Il y aura bientôt deux ans, j’ai consacré une chronique, qui avait été remarquée, à la « blaireau attitude ». J’y écrivais ces lignes : « Ce qui me plaît beaucoup chez Marine Le Pen, c’est que dès qu’elle fait une déclaration politique ou qu’elle donne un interview de fond, tous les blaireaux du mouvement national se mettent à pousser des hurlements outragés. L’ont-ils lue ? L’ont-ils comprise ? Non, ils hurlent parce qu’ils sont des blaireaux et que leur fonction n’est ni de réfléchir ni d’analyser, mais de se comporter de manière non-politiques en tirant a vue sur tout ceux qui agissent, eux, en politiques. »

J’ironisais, mais je ne méprisais pas. Je savais pertinemment que cette attitude était consubstantielle à une partie du « ghetto national » et que ceux qui l’adoptaient étaient sincères, à défaut d’être intelligents.

Depuis quelques temps, ce ne sont plus les blaireaux qui donnent de la voix contre Marine Le Pen. Ils ont été remplacés par une autre composante du même ghetto, à qui on ne peut cette fois pas reprocher son manque d’intelligence : les salauds.

Particulièrement actifs depuis le lendemain de la campagne présidentielle, ils sont une source de désinformations continuelles, de manœuvres de division et d’opérations de dénigrement qui n’ont pas de cesse.

Leur dernier fait d’arme aura consisté à reprendre une désinformation volontaire du journal Le Point et, malgré un démenti formel et un droit de réponse de Marine Le Pen, à la diffuser très largement dans toute la mouvance nationale pour y causer troubles et conflits.

Dans le même temps, tout ce petit monde organise a qui mieux mieux des universités d’été, des réunions publiques et des conventions.

Il ne faut pas être un grand spécialiste de l’histoire du mouvement national pour retrouver derrière tout cela quelques noms de diviseurs professionnels (quand j’écris « professionnel », c’est pour signifier qu’ils en ont fait leur profession et qu’ils en tirent ou en ont tiré revenus…) qui s’étaient fait discrets quelques temps et qui réapparaissent tout soudain au premier plan, prêts pour une nouvelle embrouille, prêts à servir un nouveau maître ou l’héritier de leur ancien patron.

Pasqua arrosait hier des groupuscules populaires, nationaux et républicains, dans le seul but de prendre des voix au Front national, de l’affaiblir et de lui nuire… Est-ce maintenant Sarkozy qui arrose les préparatifs de création d’une fédération de groupuscules dans le seul but de prendre des voix au Front national, de l’affaiblir et de lui nuire ? Quoiqu’il en soit à dix-sept ans de distance dans des opérations similaires on retrouve trop de noms identiques pour que cela soit un simple hasard.

Hier comme aujourd’hui, ces individus jouent les purs, ils cherchent à séduire en adoptant des postures radicales et dures. Marine Le Pen n’est plus « assez à droite », elle a abandonné les « fondamentaux du Front », etc., Pourtant avoir occupé, pour certains, des responsabilité au sein du Centre national des indépendants ou de La Droite de Fillon, avoir appelé à voter Bayrou pour d’autres ou le fait de discuter actuellement, sans trop s’en cacher, avec le MPF de Villiers (auquel appartiennent déjà quelques uns des leurs) pour certains autres n’est pas précisément un brevet de radicalité, de pureté et de dureté…

Mon ami Marc Georges, dans un excellent article publié en tribune libre sur ce site, effectue avec brio une analyse idéologique des positions de ces individus dans lequel il déclare « si nous sommes bien d’accord pour affirmer que l’opposition nationale doit rassembler l’ensemble des nationalistes, autrement dit en français les partisans de la nation, des jacobins aux régionalistes, nous ne voyons pas bien en quoi cela devrait englober certains représentants de la mouvance dite « identitaire », pour reprendre la formule de Robert Spieler. (…) [car] ce ne sont pas des nationalistes et pas des patriotes. »

Il a totalement raison, mais il est aussi trop indulgent. Il est incontestable qu’ils ne sont pas des nationalistes et pas des patriotes pour les raisons qu’il développe, mais aussi (et à mon sens surtout) parce qu’ils sont des agents conscients de Sarkozy et de Villiers (ce qui en soit revient au même) pour la plupart et des « imbéciles utiles » pour le reste.

Les blaireaux nous faisaient sourire et ironiser. Les salauds me rappellent ces mots de Chateaubriant « Il faut être parcimonieux de son mépris, il y a tant de nécessiteux. »